II - POPULATION ET SOCIÉTÉ
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1 Démographie
2 Découpage administratif et villes principales
3 Langues et religions
4 Éducation
5 Culture
6 Institutions et vie politique

1 Démographie
En 2002, on évalue la population du Brésil à 176 029 560 habitants.Le taux de fécondité est inférieur à 2,5 enfants par femme. La densité moyenne approche des 21 habitants au km2. Près de 81% de la population brésilienne est urbaine.
Les Blancs d’origine européenne représentent environ 55 % de la population. Les principaux autres groupes ethniques sont les mûlatres d’origine européenne et noire (22 %), les métis d’origine européenne et amérindienne (12 %) et les Noirs (11 %).

2 Découpage administratif et villes principales
Le Brésil regroupe 26 États fédéraux plus le district fédéral de Brasilia. Les États se répartissent en cinq régions administratives : le Nord (Acre, Amapá, Amazonas, Pará, Rondônia, Roraima, Tocantins), le Nordeste (Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambouc, Piauí, Rio Grande do Norte, Sergipe), le Sudeste (Espírito Santo, Minas Gerais, Rio de Janeiro, São Paulo), le Sud (Paraná, Rio Grande do Sul, Santa Catarina) et le Centre-Ouest auquel est rattaché le district fédéral de Brasilia (Goiás, Mato Grosso, Mato Grosso do Sul). Autrefois située à Rio de Janeiro, la capitale du pays a été transférée en 1960 dans la ville nouvelle de Brasilia, construite pour rééquilibrer le pays au profit de l’intérieur.
La plus grande ville est São Paulo, centre de l’industrie brésilienne, qui comptait en 1996 environ 9 839 436 habitants. Les autres grandes agglomérations sont, pour la même année, Rio de Janeiro, grand centre commercial et industriel, avec 5 551 538 habitants, Porto Alegre, grand port du sud du pays, avec 1 288 879 habitants, Salvador, port situé au bord de la zone agricole fertile, avec 2 211 539 habitants. Il faut ajouter encore Belém, située sur le delta de l’Amazone et grand port du nord du pays, avec 1 144 312 habitants, Recife (1 346 045 habitants), Curitiba (1 476 253 habitants), Belo Horizonte, véritable cœur de la zone cotonnière (2 091 448 habitants) et Manaus (890 000 habitants), grande ville de l’intérieur du pays, port situé sur le Rio Negro, près de sa confluence avec l’Amazone .

3 Langues et religions
La langue officielle du pays est le portugais. De nombreux Brésiliens parlent cependant une autre langue, en raison de leurs origines, comme l’allemand ou l’italien, particulièrement dans les villes du Sud.
Près de 88 % des Brésiliens sont catholiques. Le Brésil compte également 5 millions de protestants, dont une majorité sont luthériens, méthodistes. Le pays accueille enfin une petite communauté juive. La plupart des Indiens pratiquent des rites traditionnels. L’Église est officiellement séparée de l’État.

4 Éducation
Le Brésil dispense un enseignement primaire obligatoire et gratuit aux enfants âgés de 7 à 14 ans. Près de 80 % de la population de plus de 15 ans sont scolarisés.
L’enseignement universitaire et supérieur est placé sous la responsabilité conjointe de l’État fédéral, des États et d’associations privées. Au début des années quatre-vingt-dix, le Brésil possédait plus de 850 établissements d’enseignement supérieur, dont 73 universités. Ces établissements regroupaient alors 1,4 million d’étudiants. Parmi les grandes universités, on peut citer l’université de Brasilia fondée en 1961, l’université de São Paulo fondée en 1934, l’université catholique pontificale de Campinas créée en 1941, l’université fédérale de Rio de Janeiro établie en 1920 ou encore l’université catholique pontificale de Rio Grande do Sul qui date de 1948. D’autres institutions d’enseignement supérieur comprennent des écoles de médecine, de santé publique, de droit, de sciences sociales, les écoles d’ingénieurs et des mines.

5 Culture
Le Brésil moderne est un immense creuset des traditions de tous les peuples qui y vivent. Les premiers colons empruntèrent de nombreuses coutumes et du vocabulaire à la population indienne. Les millions d’esclaves noirs débarqués au Brésil, durant la traite négrière enrichirent encore la vie culturelle du pays. Leurs rites religieux se sont mêlés au catholicisme pour former le culte afro-brésilien. Mais le Brésil est avant tout une société européanisée, largement marquée par les apports portugais, italiens, allemands et espagnols. Ces multiples influences ont permis le développement d’une culture baroque exceptionnelle et d’une littérature considérable qui s’inscrit dès le XVIe siècle dans l’histoire du pays, avec l’arrivée des premiers colons portugais. Il faut attendre la fin du XVIIIe et surtout le début du XIXe siècle pour que se développe une littérature spécifique dans laquelle s’exprimait le sentiment d’appartenir à une ethnie brésilienne. On peut retenir les noms de Cláudio Manuel da Costa (1729-1789), de José de Alvarenga Peixoto (1744-1792) et de Inácio da Silva Alvarenga (1749-1814). Le XIXe siècle fut marqué par les influences romantiques et réalistes. La période de 1875 à 1922 est particulièrement riche et sa diversité montre la maturité de la civilisation et de la culture brésilienne. Au début du XXe siècle, l’apport culturel d’un grand nombre d’émigrants attirés par la prospérité du pays modifia sensiblement la tradition littéraire brésilienne qui s’orienta dès lors vers le modernisme dont le mot d’ordre était la liberté. Cette période fut marquée, entre autres, par Mário de Andrade (1893-1945), Cecília Meireles (1901-1964) et Jorge de Lima (1893-1953). Les orientations actuelles de la littérature brésilienne vont essentiellement vers le genre romanesque mais aussi le conte et la chronique. Jorge Amado est un bon exemple de la littérature contemporaine.
La plupart des capitales d’État possèdent une grande bibliothèque et la plupart des villes ont un système de bibliothèque municipale. Les Archives nationales, installées en 1838 à Rio de Janeiro, contiennent une riche collection principalement consacrée à l’histoire brésilienne. La Bibliothèque nationale, fondée en 1810, est également installée à Rio de Janeiro. Elle recèle près de 5 789 000 volumes, 672 000 manuscrits et 80 000 gravures et cartes ainsi qu’un grand nombre de périodiques. Cette bibliothèque accueille le dépôt légal brésilien.
Rio de Janeiro accueille notamment le musée d’Art moderne, fondé en 1948, le Musée national, créé en 1818 qui expose près de 1,5 million de spécimens essentiellement en géologie, botanique et anthropologie, ou encore le musée des Indiens créé en 1953 pour valoriser la culture indienne.
Heitor Villa-Lobos (1887-1959) est sans doute le compositeur brésilien le plus doué de sa génération. Il reprend principalement les thèmes de la musique populaire brésilienne. Le plus illustre interprète de sa musique est la soprano brésilienne Bidu Sayao. Le Brésil a une riche tradition de musique populaire imprégnée des traits des musiques traditionnelles africaine et portugaise. La samba, danse populaire, a été introduite aux États-Unis en 1938 et s’est diffusée partout dans le monde. Son rythme, basé sur celui des danses d’origine africaine, a contribué à sa popularité. La bossa-nova, dérivée de la samba, est tout aussi populaire. Les rythmes envoûtants des musiques traditionnelles brésiliennes sont diffusés à travers le monde entier par de nombreux artistes comme le chanteur et guitariste João Gilberto. Parmi les compositeurs contemporains, on relève les noms de Luis Bonfa ou encore d’Antonio Carlos Jobim, auteur de la musique du film Orfeu Negro. D’origine africaine, la capoeira puise ses racines dans des exercices militaires et des arts martiaux. Cette danse se caractérise par l’esprit d’improvisation, les feintes et le sens du rythme. L’élégance guide les mouvements aussi aériens qu’acrobatiques.
Le pays compte plus de 372 quotidiens. Les grands quotidiens sont O Dia à Rio de Janeiro, Folha de São Paulo, le Noticias Populares à São Paulo, Estado de Minas à Belo Horizonte et O Fluminense à Niterói.

6 Institutions et vie politique
Le Brésil est une République fédérale constitutionnelle. Elle regroupe 26 États fédérés et un district fédéral. L’actuelle Constitution fut promulguée en octobre 1988, en remplacement de celle de 1969. Chaque État fédéré possède son propre gouvernement aux pouvoirs cependant mal définis par rapport à ceux du gouvernement fédéral.
La Constitution de 1988 abolit la loi de Sécurité nationale, instaurée pour réprimer l’opposition politique. Elle met hors-la-loi la torture et prévoit l’organisation de diverses consultations électorales sous forme de référendum ou de plébiscites populaires. Elle interdit toute forme de censure, garantit le respect des droits privés des individus et étend le droit de grève à l’ensemble des travailleurs. Les militaires conservent cependant le droit d’intervenir dans la vie politique pour maintenir l’ordre et le droit. Les institutions mises en place par cette constitution ont fait l’objet d’une réforme institutionnelle en avril 1993.
La Constitution de 1969 conférait au président, élu au suffrage universel indirect par un collège électoral composé de députés fédéraux et des États, de larges pouvoirs pour gouverner par décrets. La nouvelle Constitution de 1988 revient sur cette pratique en donnant un pouvoir limité au président, élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Mais, le 21 avril 1993, les Brésiliens ont eu à choisir entre monarchie et république et entre système parlementaire et système présidentiel. À l’issue d’une campagne peu suivie par l’opinion publique, la république présidentielle a été plébiscitée par 57 % des suffrages exprimés.
Le Congrès national du Brésil est composé de deux Chambres. D’une part, le Sénat avec 81 sénateurs élus pour huit ans, d’autre part la Chambre des députés avec 503 députés élus pour quatre ans. Les députés sont élus par chaque État fédéré en proportion de leur population. Tout citoyen de plus de 16 ans sachant lire et écrire est obligé de se rendre aux urnes ; le scrutin se fait par vote secret.
La Cour suprême fédérale, composée de 11 magistrats, siège à Brasilia. Le district fédéral et les États fédérés disposent chacun d’un tribunal fédéral. On trouve également des tribunaux électoraux fédéraux chargés de juger de la régularité des scrutins et des tribunaux du travail. Les magistrats de ces cours fédérales sont nommés à vie. La justice civile est rendue dans les États fédérés par des cours de justice d’État.
En novembre 1979, le Congrès a dissous les deux seuls partis politiques brésiliens créés en 1965. La libéralisation du climat politique dans les années quatre-vingt a permis l’apparition de près de 40 partis politiques. Parmi eux, on peut citer le Parti du front libéral, le Parti progressiste réformateur de Paulo Maluf (maire de São Paulo, première ville du pays), le Parti du mouvement démocratique brésilien d’Orestes Quercia, le Parti des travailleurs de Luis Inacio (Lula) da Silva, ou encore le Parti populaire socialiste (nom du parti communiste brésilien depuis 1992).
Les conditions sanitaires au Brésil varient d’une région à l’autre et d’un groupe social à l’autre. L’espérance de vie moyenne est de 63,5 années, supérieure pour les femmes (67,9 années), inférieure pour les hommes (59,4 années). La plupart des grandes villes disposent d’un encadrement médical suffisant. Les travailleurs urbains disposent de larges garanties, allant de l’assurance maladie à la couverture vieillesse. Cette protection est financée par les cotisations des salariés, des entreprises et du gouvernement. Les travailleurs ruraux et les fonctionnaires fédéraux sont moins bien protégés et bénéficient surtout d’une protection contre la maladie. La Constitution de 1988 a instauré la semaine de 40 heures de travail, un congé maternité de 120 jours et un congé paternité de 5 jours.
Le service militaire dure de 12 à 18 mois. Il est obligatoire pour tous les hommes âgés de 18 à 45 ans.

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