III - ÉCONOMIE

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1 Agriculture
2 Mines et industries
3 Échanges
4 Population active

 

Pays autrefois à vocation essentiellement agricole, le Brésil a connu une forte croissance industrielle dans les décennies 1960 et 1970 lui permettant, dans les années quatre-vingt, de présenter une économie moderne diversifiée. Cette croissance a été accompagnée d’une très forte exploitation des ressources naturelles, en particulier du charbon et du minerai de fer. Durant cette période, la production d’acier, de produits chimiques et d’automobiles a augmenté. Mais cette croissance fut accompagnée d’une inflation chronique et d’une envolée de la dette extérieure du pays. Supérieure à 100 milliards de dollars, elle place le Brésil en tête des pays en voie de développement en matière d’endettement.
En 2000, le produit national brut (PNB) s’élevait à 610 milliards de dollars, soit un revenu annuel moyen par habitant de 3 580 dollars. Le début des années quatre-vingt-dix a été marqué par une sévère restructuration économique. La dette publique a été rééchelonnée et finalement réduite après un accord signé en avril 1994 entre le Brésil et ses principaux créanciers. En juillet 1994, pour lutter contre l’inflation, une nouvelle monnaie, le real, a été mise en circulation. Contrairement au cruzado, la monnaie précédente, le real ne s’est pas dévalué à toute vitesse et l’inflation a fortement régressé depuis son introduction. En effet, alors qu’elle avait été supérieure à 1 200 % en 1994, et même à 2 500 % en 1993, la hausse des prix n’a atteint que 20 % en 1995, 5,2 % en 1997 et environ 0,5 % en 1998. Ce résultat n’a pas été acquis sans mal puisque la politique de lutte contre l’inflation est particulièrement rigoureuse, notamment avec des taux d’intérêts élevés pour éviter la fuite des capitaux spéculatifs. Malgré tout, la rigueur nouvelle de la politique économique brésilienne n’a, semble-t-il, pas freiné la croissance qui a atteint 4 % en 1995. Cependant, la crise financière asiatique et russe de 1998 a touché le Brésil de plein fouet : en janvier 1999, le real a été fortement dévalué et la croissance compromise (augmentation du chômage, reprise de l’inflation). Une baisse importante du PIB est prévue pour l’année 1999. Dans le cadre de cette politique de développement, le Brésil tente de mettre en place le Mercosur (marché commun du cône sud), réunissant, outre le Brésil lui-même, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay (rejoints, à titre de membres associés, en 1996 par le Chili et la Bolivie). Troisième espace commercial mondial après l’Union Européenne et l’Alena, le Mercosur, créé par le traité d’Asunción du 26 mars 1991, est entré en vigueur le 1er janvier 1995, et connaît une remarquable montée en puissance. La rivalité traditionnelle entre le Brésil et l’Argentine a fait place à une collaboration économique et politique croissante qui permet au pays de sortir d’un certain isolement.

1 Agriculture
Près du quart de la production mondiale de café provient des plantations brésiliennes des États de São Paulo, de Paraná, d’Esperíto Santo et du Minas Gerais. En 2001, le Brésil produisait 1,77 million de t de café par an, essentiellement destinées à l’exportation. Le Brésil est également dans les tout premiers rangs mondiaux pour la production de canne à sucre (utilisée non seulement pour la fabrication du sucre, mais aussi pour celle d’alcool destiné à faire fonctionner un parc automobiles de 2,5 millions de véhicules), de ricin, de cacao, de maïs et d’oranges. Il produit également de grandes quantités de soja, tabac, pommes de terre, coton, riz, blé, manioc et bananes. L’élevage ovin et bovin est également bien représenté dans presque tous les États.
La forêt brésilienne recèle un grand nombre de richesses naturelles telles que l’huile de tung, le caoutchouc, l’huile de carnauba, la fibre de caroa, des plantes médicinales, des huiles végétales, des résines, des bois de construction ou d’ébénisterie. Parmi ces bois, certains ont une forte valeur commerciale comme le pin du Pananá. L’exploitation forestière s’est rapidement développée au cours des années soixante-dix et quatre-vingt à mesure que l’occupation humaine gagnait du terrain sur la forêt. Cette exploitation, très extensive, ne respecte guère les équilibres naturels de la forêt amazonienne. Par bien des aspects, elle s’apparente plus à une déforestation anarchique qu’à une exploitation rationnelle soucieuse de préserver l’avenir du patrimoine écologique du pays.
Handicapée par un manque initial d’investissement, l’industrie de la pêche a tout de même pris son essor dans les années soixante-dix. En 1997, la production annuelle s’élevait à 820 480 t, composées surtout de crevettes, de homards et de sardines.

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2 Mines et industries
En dépit de la richesse des ressources minérales du Brésil, l’activité minière ne s’est développée que récemment. En effet, ce n’est que dans les années soixante-dix que le Brésil a pu résoudre les problèmes de capitaux et d’infrastructures de transport permettant la mise en valeur de ses ressources minérales. Le Rio Grande do Sol et Santa Catarina, dans le Sud, sont les principaux producteurs de charbon du pays. L’Amazone fait l’objet d’une véritable ruée vers l’or depuis 1979 qui a fait du pays l’un des tout premiers producteurs aurifères du monde. Les mines de fer d’Itabira sont parmi les plus riches du monde. Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le Brésil produit chaque année environ 150 millions de t de minerai de fer, soit 15 % de la production mondiale, ce qui le place au deuxième rang des pays producteurs de ce minerai et le premier exportateur à destination notamment du Japon et de l’Europe. Le Brésil est aussi le deuxième producteur mondial d’étain. Grâce à la diversité de ses richesses minérales, le Brésil est l’un des tout premiers exportateurs de matières premières comme le quartz ou le béryllium. Il produit et commercialise également des quantités importantes de manganèse, de chrome, de zirconium, de gaz naturel, d’argent, de bauxite (5e producteur mondial) ou de mica. Un certain nombre de richesses naturelles brésiliennes, comme le titane, le zinc, le mercure ou le platine, ne font cependant pas l’objet d’une exploitation à grande échelle. L’exploitation pétrolière offshore au large de Rio de Janeiro permet désormais de couvrir 60 % des besoins en hydrocarbures du pays.
Afin de renforcer son économie en tant que puissance industrielle mondiale, le Brésil a mis en place, à partir des années trente, une politique de rééquilibrage de sa balance commerciale extérieure, en favorisant la production nationale. Ainsi, les industries brésiliennes offrent une large variété de produits. De plus, le Brésil dispose d’un fort secteur agroalimentaire qui transforme et exporte dans le monde entier les productions agricoles nationales. Ce secteur agroalimentaire constitue la principale branche industrielle du pays et regroupe 20 % de la population active. Le pays possède également un important secteur sidérurgique et une forte industrie cimentière. Le Brésil est également un grand producteur dans les domaines du textile, de la construction automobile (notamment avec la présence de filiales des grands groupes comme General Motors, Fiat et surtout Volkswagen et Ford qui se partagent 60 % du marché brésilien ainsi que Renault et Mercedes qui ont inauguré leur première usine au Brésil respectivement en 1998 et 1999), de la chimie, des équipements électriques ou encore de la construction navale. C’est aussi un des premiers fabricants de matériel militaire. L’État de São Paulo est le plus industrialisé du pays, réalisant près du tiers de la production industrielle nationale. Plus largement, le cœur utile du pays est formé par un triangle délimité par les villes de São Paulo, Belo Horizonte et Rio de Janeiro. Ces deux dernières villes, tout comme Porto Alegre ou Fortaleza sont des centres industriels majeurs.
Au début des années quatre-vingt-dix, plus de 90 p. 100 de l’électricité brésilienne était d’origine hydraulique. Les principales centrales hydroélectriques sont situées sur le Paraná, le São Francisco et le Rio Grande. Le pays dispose, à Itaipú, sur le Paraná, d’une des plus importantes centrales hydroélectriques du monde. Au cours des années quatre-vingt, le pays s’est également doté de sa première centrale nucléaire.

3 Échanges
La monnaie brésilienne est le real, qui vaut 100 centavos. Le real fut introduit le 1er juillet 1994 pour remplacer le cruzeiro, fortement déprécié par l’inflation. Le cruzeiro avait lui-même remplacé, en mars 1990, le cruzado pour les mêmes raisons. La devise brésilienne est émise par la Banque centrale du Brésil, fondée en 1965 et installée à Brasilia. Le pays compte plusieurs grandes institutions bancaires comme la Banque du Brésil qui dispose de 3 300 établissements et succursales à travers le pays, la Banque nationale de développement économique, dont le siège est à Rio de Janeiro, ou encore la Banque brésilienne d’escompte qui possède 1 700 agences. Il existe encore d’autres banques publiques ou privées.
Au début des années quatre-vingt-dix, le Brésil importait pour 20 milliards de dollars de marchandises alors que ses exportations représentaient 31,4 milliards de dollars. En 2000, les importations brésiliennes représentaient 58,5 milliards de dollars et ses exportations 55,1 milliards de dollars. Les États-Unis, principal partenaire commercial, absorbent plus du quart des exportations brésiliennes. Mais le Brésil compte aussi parmi ses clients les grandes nations industrialisées : l’Allemagne, le Japon, à qui il fournit notamment des matières premières, l’Argentine, la France, les Pays-Bas et la Grande-Bretagne. Les principaux produits exportés sont bien sûr le café, qui fit la richesse du pays. Mais il y a aussi le soja, le minerai de fer, les matériels de transport (notamment automobiles à destination des autres pays d’Amérique du Sud), les constructions mécaniques (notamment le matériel militaire où il concurrence parfois durement les grands pays comme la France), le textile et les produits agroalimentaires.
Les États-Unis ont remplacé l’Allemagne comme principal fournisseur du Brésil au début de la Seconde Guerre mondiale et ont réussi à maintenir leur position jusqu’à aujourd’hui. L’Irak, l’Allemagne, le Japon, l’Argentine, la France et le Canada sont les autres grands fournisseurs du pays. Les hydrocarbures, les machines-outils, les produits chimiques et le blé constituent les principales importations.
Le système ferroviaire brésilien compte environ 4 183 km de voies ferrées, principalement situées au sud de Bahia. La première compagnie est la Compagnie fédérale des chemins de fer. À capitaux majoritairement publics, elle dispose de sept réseaux régionaux. En 2000, le réseau routier et autoroutier était estimé à plus de 1,7 millions de kilomètres, concentrés au sud et au nord-est du Brésil. Moins de 10 % des routes sont goudronnées ou pavées. Un réseau national de 63 000 km d’autoroutes, reliant toutes les régions du pays, est en cours de réalisation. C’est le cas de la Transamazonienne, véritable artère destinée à relier d’est en ouest les régions reculées du Brésil et du Pérou. Le développement de cet axe, au cœur de la forêt amazonienne, est l’objet de contestations de la part de mouvements écologistes qui dénoncent l’avancée de l’urbanisation au rythme de celle de la Transamazonienne. Les voies navigables intérieures totalisent 35 400 km de cours, essentiellement constitués par l’Amazone et ses affluents. Elles relient le Brésil aux autres pays d’Amérique du Sud et sont un moyen de transport essentiel pour se déplacer dans le pays. En Amazonie, les cours d’eau sont le premier moyen de transport. Sur le littoral, près de 40 ports sont utilisés pour le commerce côtier et le trafic international. Les grands ports brésiliens sont Santos, Rio de Janeiro, Paranaguá, Recife et Vitória. Le pays compte de nombreuses lignes aériennes intérieures et plusieurs compagnies de transport aérien international, dont la compagnie nationalisée Varig qui offre des liaisons avec les principaux aéroports dans le monde.

4 Population active
On estime, en 1996, la population active du Brésil à près de 72,5 millions de personnes, dont un tiers de femmes. Le secteur primaire (agriculture, pêche, extraction minière, etc.) regroupe 26,1 % des travailleurs, tandis que le secteur secondaire (industrie et construction) en compte 19,6 % et le tertiaire (services publics et privés) 54,3 %. Un grand nombre de travailleurs brésiliens sont affiliés à l’un des nombreux syndicats nationaux. Les plus importants sont la Confédération nationale de l’industrie, la Confédération nationale de l’agriculture et la Confédération nationale des communications et de la publicité. Les sièges nationaux de ces syndicats sont tous installés à Brasilia.

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