I - L’histoire de la bière

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La bière est une boisson qui remonte aux débuts de l’histoire, à vrai dire, dès que les humains se sont installés dans les vallées pour cultiver les céréales. Le vin est une boisson qui a dû faire sont apparition à peu près en même temps que la bière. L’histoire est souvent faite d’une suite d’événements cocasses qui peuvent ensuite se transformer en de grandes réalisations.

Le premier verre de bière, ou de vin, ou de quelque boisson alcoolisée que ce soit, est sûrement né de l’erreur d’un individu. On peut facilement s’imaginer une réserve de grains qui traînent dans un champ. La pluie arrive et mouille le grain. Les levures, qui existent à peu près partout, profitent de ce site merveilleux pour implanter une colonie. Le pauvre cultivateur, qui avait oublié sa pile de grain va la chercher après plusieurs jours. Il voit que son grain est changé, il y goûte (car il est plutôt rustre et affamé), et trouve cela succulent. Il en reprend encore et encore et arrive chez lui, et voit double. Wow! se dit-il. Cette boisson est vraiment formidable.
C’est ainsi que la culture des céréales, nourrissait les habitants de la très vieille Antiquité, et donnait leur boisson favorite : la bière.

En effet, dans la vallée mésopotamienne, on a retrouvé des vestiges prouvant que la bière était une boisson très populaire. Il en existait une douzaine de sortes dans l’empire sumérien, trois mille ans avant Jésus-Christ. En Égypte, la bière constituait, avec le pain, le repas normal du paysan et de l’esclave (autant bien dire de toute l’Égypte!). Une loi faite par le pharaon Kheops obligeait ses contracteurs à fournir de la bière aux esclaves sur les chantiers. La bière était aussi bue par les femmes aristocrates, qui préféraient la fraîcheur de la bière à toute autre boisson. On la fabriquait principalement à Péluse. Récemment, des archéologues anglais et des égyptologues ont tenté de trouver la recette originale de la bière pélusienne, appelée zythum. Ils en ont même brassé une quantité limitée avec l’aide d’une brasserie anglaise, la Broonale de Newcastle. Les bières fabriquées au Moyen-Orient étaient souvent très épicées. On y ajoutait, pour les princes et les rois, des épices, comme le clou de girofle ou la myrrhe. Ces épices donnaient souvent un goût étrange à la bière.

- Les Grecs étaient de bons buveurs de bière. Les quartiers les plus pauvres d'Athènes, étaient remplis de brasserie et de tavernes. Les Romains aussi étaient des consommateurs de bière bien qu’ils préfèrent sans aucun doute le vin. Ils considéraient la bière comme un breuvage rustique, que seuls les germaniques pouvaient réellement apprécier. Cependant, il advint une terrible famine à Rome et Domitien, empereur de 81 à 96 de notre ère, obligea les cultivateurs de la péninsule à cultiver uniquement des céréales. L'industrie de la bière a alors connu une forte croissance, en Italie, et à travers tout l'Empire. Le sel était utilisé par les Romains comme monnaie d'échange, d'ailleurs le terme français "salaire" vient du mot latin désignant le sel. Il était courant dans l'Empire romain de mettre du sel un peu partout dans sa nourriture, pour montrer sa richesse. Ainsi, les Romains les plus favorisés, salaient leur bière et même leur vin. En Gaule, à cette même époque, on consommait beaucoup de bière, ou cervoise. Ce nom viendrait d’ailleurs du romain cere visia, nom qui évoque Cérès, la déesse des moissons.

- Au Moyen-Âge, la bière connut de fulgurantes transformations et devint très populaire. Les moines, qui étaient de bons cultivateurs, s’approprièrent des meilleurs recettes des campagnes voisinent à leur abbaye par des moyens parfois ignobles. En effet, ils étaient les confesseurs des gens des environs et ils profitaient de leur situation pour faire avouer les recettes aux pauvres pécheurs. Ils eurent alors le jeu facile pour préparer les meilleures bières du monde. Il est important de dire que la bière était jusqu’alors une entreprise de femmes. Les femmes étaient à la maison et préparaient la bière pendant que les hommes moissonnaient les champs. La bière redevint une affaire d’hommes avec l'arrivée des moines. On dit que Luther, chef des Protestants, était un énorme buveur de bière. Sa préférée était une bière allemande appelée Bock. Luther disait fréquemment, avec son terrible accent, "Donne-moi une autre Bock!". Et le terme est resté aujourd’hui, il désigne un verre de bière. C'est aussi au Moyen-Âge qu'on incorpore le houblon à la bière. Le houblon est cette plante qui donne l'amertume à la bière et qui agit aussi comme stérilisant lors de la fabrication de la bière.

- En Allemagne, la bière devint très populaire. Et elle l'est encore de nos jours. Guillaume IV, électeur de Bavière, fit passer la "loi de la pureté" en 1516. La "reinheitsgebot", ainsi l'appelle-t-on en allemand, qui obligeait les brasseurs à n'utiliser que quatre produits pour fabriquer leur bière: l'eau, l'orge, le houblon et les levures. Cette loi fut ensuite étendue à tout l'empire allemand en 1906.

- Durant la période d’établissement des colons en Amérique, les brasseries ouvrirent au même rythme que les églises. En 1663, alors que Jean-Talon est gouverneur de la Nouvelle-France, on inaugure les premières brasseries de la colonie, à Longueuil.

- À l’ère industrielle, la bière prit le chemin de la production et de la rentabilité. On augmenta de façon prodigieuse la quantité de bière produite mais on perdit la qualité du produit. Au Québec et en Amérique du Nord en général, c’est dans les années cinquante que l’industrie de la bière s’est vraiment modernisée. Dans les années trente, la prohibition avait tué les industries partout en Amérique sauf au Québec, où l'alcool était encore permis. Les chiffres d'affaires se sont révélés intéressants pour les compagnies mais leurs montants exacts n'ont pas été révélés, puisque les échanges se faisaient au marché noir. Ce n'est que plusieurs années plus tard, en même temps que l'essort économique d'après-guerre, que la bière s'est industrialisée, sans doute à l'aide des profits accumulés lors de la prohibition.

- À l'époque dite de la grande noirceur, il existait au Québec un gouvernement très népotique et corrompu. C'était le gouvernement de Duplessis. Lors des seize ans de pouvoir de Duplessis, L'Union Nationale a mis en place une loi pour coupé les ailes au principal concurrent de la bière au Québec: l'industrie du cidre. En effet, le Québec était et est toujours un très gros producteur de pommes. Le Québec produisait un excellent cidre ainsi que des boissons alcoolisées comme le calvados breton. Il était tout à fait normal que le cidre devienne la boisson nationale. Cependant, la loi du gouvernement Duplessis interdisait la fabrication de cidre ayant plus de deux pourcents d'alcool. Or, les cidres avaient souvent 10% d'alcool et on les rendait presque sans alcool par cette nouvelle loi. L'industrie du cidre ne s'en est jamais remise. Maintenant le cidre est fabriqué au Québec de façon artisanale et on en retrouve quelquefois dans les dépanneurs ou à la Régie des Alcools.

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