Bahia

 

1 PRÉSENTATION
2 GÉOGRAPHIE
3 ÉCONOMIE
4 HISTOIRE

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PRÉSENTATION

Superficie : 561 026 km² ; population (1991) : 11 855 157 habitants.

Bahia, État du nord-est du Brésil, situé dans le Nordeste et limité au nord par les États de Sergipe, Alagoas, Pernambouc et Piauí, à l’ouest par les États de Tocantins et Goiás, au sud par ceux de Minas Gerais et Espírito Santo, tandis qu’il est baigné à l’est par l’océan Atlantique.

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GÉOGRAPHIE

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Relief et climat

L’État de Bahia possède un relief massif et élevé — l’altitude varie entre 200 m et plus de 1000 m. Semi-aride et chaud dans le nord, le climat est chaud et semi-humide dans l’ouest, alors que la façade littorale située dans l’est de l’État jouit de conditions chaudes et humides (plus de 1 000 mm de précipitations annuelles). Les températures moyennes, élevées, atteignent 22 °C, conférant à l’État une certaine homogénéité, exception faite des zones plus élevées situées entre le bassin du São Francisco et le versant atlantique où le climat est plus amène.

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Démographie

En 1991, la densité de population de l’État de Bahia était estimée à 21,11 habitants au km² ; toutefois, la zone urbaine de Salvador, la capitale, concentre à elle seule 2 080 000 habitants, soit 1 126,63 habitants au km². Le taux d’urbanisation atteint 59 p. 100, les régions du centre-sud, nord-est et sud de Bahia enregistrant les plus forts pourcentages de population résidant en zone rurale, soit respectivement 25,5 p. 100, 17,8 p. 100 et 15,8 p. 100.

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ÉCONOMIE

Le tissu économique de l’État de Bahia s’est essentiellement articulé autour d’une agriculture commerciale — canne à sucre et cacao, notamment sur le littoral. En revanche, l’intérieur des terres s’est consacré au développement de l’élevage bovin, en raison des conditions climatiques — températures élevées et régime pluvial insuffisant — qui y prévalent.

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La zone littorale

Le cacao, la noix de coco, la canne à sucre et le manioc constituent les principales ressources économiques de la frange littorale de l’État, région caractérisée par l’hétérogénéité de ses sols, de sa végétation et de ses conditions climatiques. Cette partie sud de Bahia a par ailleurs subi, à partir des années cinquante, une profonde mutation en raison de l’essor économique de Petrobrá, lié à l’exploitation du pétrole. Enfin, l’extrémité sud de Bahia, constituée de basses terres et de bas plateaux contribuant à une densité de population plus faible que dans les autres zones du littoral, dispose d’une économie peu développée, fondée essentiellement sur le tourisme, la pêche et l’élevage. Cette zone, qui jouxte l’État d’Espírito Santo, connaît actuellement une intensification de l’industrie sylvicole et de nombreux projets de reboisement.

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La partie centrale de Bahia

La zone centre-nord, précédant le haut massif central, est constituée de terres dont l’altitude varie entre 200 m et 500 m ; couvertes par la savane et par l’agreste, sorte de transition entre le littoral humide et l’intérieur semi-aride, elles connaissent un régime pluvial moindre et s’étendent jusqu’au sertaõ sec de São Francisco — Sahel brésilien — domaine de la caatinga — brousse à épineux. Ces bandes de terres présentent de faibles densités de population et s’organisent autour de l’activité pastorale, de l’agriculture vivrière et de quelques cultures commerciales telles que le coton, le ricin, l’agave et l’oignon.

La partie centrale de l’État est marquée par une densité de population plus élevée, en raison de l’impulsion donnée à l’élevage et de la valorisation du bétail, induite par l’expansion des marchés de consommation. Toutefois, différents systèmes d’élevage sont adoptés, de l’élevage extensif à l’élevage intensif, certaines zones géographiques adoptant des procédés plus ou moins perfectionnés et exploitant un cheptel bovin en quantité significative.

La zone centre-sud de l’État, constituée par un vaste massif élevé (800 m d’altitude en moyenne), possède une structure de production traditionnelle fondée sur l’industrie agropastorale ; les zones de pâturage s’étendent dans les dépressions semi-arides couvertes de caatinga, tandis que dans les régions élevées et pluvieuses, caractérisées par la présence de savanes et de forêts tropicales, l’agriculture de subsistance (manioc, haricot, maïs, canne à sucre) et la production de cultures commerciales (coton, café et cacao) et de fruits prédominent. Dans certaines zones occidentales, le plomb et la magnésite sont toujours exploités et constituent les vestiges d’une ancienne activité minière.

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La vallée du São Francisco

Le territoire de la vallée de São Francisco se consacre essentiellement à l’activité pastorale extensive. L’identité régionale de cette zone repose sur le São Francisco, où coexistent de petites, moyennes et grandes exploitations rurales pratiquant un élevage moins extensif. Sur les terres couvertes de caatinga, l’irrigation permet la culture de la tomate, de l’oignon et des fruits. L’activité halieutique est toujours pratiquée sur le lac de Sobradinho. La faible densité de population est une constante dans toute cette région, exception faite des rives du rio Saõ Francisco, caractérisées par une plus forte concentration humaine et où se développent les principaux projets d’irrigation.

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La partie ouest de Bahia

La zone ouest de l’État de Bahia, occupée par les plaines du Saõ Francisco et du Tocantins, bénéficie d’un climat semi-humide. Quasiment inhabitée jusqu’aux années soixante, d’importantes transformations liées à l’occupation et à l’utilisation des terres ont alors été entreprises dans cette région ; dédiée dans un premier temps à l’élevage extensif et à la petite production agricole qui se développaient dans la caatinga et dans la savane, la culture du soja a notamment été introduite dans les années quatre-vingt en vue de sa commercialisation et son industrialisation. La route reliant Salvador à Brasilia a par ailleurs contribué pour une large part au dynamisme de cette zone de l’État.

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HISTOIRE

L’explorateur portugais Pedro Alvarez Cabral accoste au sud de Salvador en 1500, puis, un an plus tard, un navigateur italien découvre la plus grande baie du Brésil. Occupant dans un premier temps la zone littorale du futur État de Bahia, les Portugais, sous la menace constante de pirates, se réfugient progressivement à l’intérieur des terres. Plusieurs capitaineries sont rapidement installées par le royaume du Portugal, dans cette région alors essentiellement dépendante de l’agriculture et de l’élevage. Salvador devient le port le plus actif du pays, puisque transitent par la capitale des centaines d’esclaves en provenance d’Afrique. Grâce à une économie aujourd’hui encore structurée autour des activités traditionnelles précitées, bénéficiant en outre d’importantes ressources minérales, Bahia est l’un des États les plus prospères du Nordeste, pourtant l’une des régions les plus pauvres du pays.